L'histoire de Carcassonne
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La fontaine de Neptune Photo Benchmark Group
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Au VIIIe siècle avant J.C., un oppidum est installé à Carsac, à deux kilomètres environ de l’actuelle Cité médiévale. Au VIe avant J.C., l’oppidum est déplacé sur le promontoire où se trouve actuellement la Cité. En 122 avant J.C., les Romains qui ont envahi le Sud de la Gaule, fortifient la ville d’un mur d’enceinte de 1200 mètres de long. La ville prend alors le nom de Carcaso. Après la dislocation de l’Empire romain au Ve siècle, la ville est aux mains des Wisigoths, puis, au VIIIe siècle, des Sarrazins. Ceux-ci en sont chassés par Pépin le Bref, roi des Francs, en 759. C’est à cet évènement que fait référence la légende de dame Carcas, que l’on vous présente à la fin de cet article.
Au XIe et XIIe siècle, c’est avec la dynastie des Trencavel, vicomtes d'Albi***, Carcassonne, Béziers et Nîmes***, que la ville va connaître un essor important. Raymond Roger Trencavel tolère et protège les hérétiques cathares sur ses terres. En 1208, suite à l’assassinat du légat pontifical Pierre Castelnau, le pape Innocent III lance la croisade entre les Albigeois, avec à sa tête Simon de Montfort. Suite au massacre de Bézier en 1209, le vicomte de Trencavel est forcé de se replier dans la forteresse de Carcassonne. Après quinze jours de siège, il capitule et est contraint de céder ses terres à Simon de Montfort. Le fils de ce dernier, Amaury, donnera ses possessions au roi de France en 1224.
Après son entrée dans le domaine royal, la Cité, devenue une sénéchaussée, va devenir une forteresse. Elle se trouve en effet à un emplacement stratégique à proximité de la frontière du royaume d’Aragon. Les divers travaux effectués lui donneront sa physionomie actuelle. Saint Louis ordonne par ailleurs en 1248 que les habitants du bourg soient logés dans une bastide de l’autre côté du fleuve. Celle-ci est incendiée en 1355 par le Prince de Galles, surnommé le Prince Noir, puis reconstruite sur une plus petite superficie et entourée de remparts. Le Pont Vieux, encore existant aujourd’hui, est construit à cette époque pour relier la ville basse à la ville haute.
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- A savoir : Tandis que Charlemagne assiégeait la ville de Carcassonne, alors aux mains des Sarrasins, dame Carcas aurait eu l’idée d’engraisser un porc et de le jeter par-dessus les remparts. A la vue de ce porc bien nourri, les troupes du roi de France auraient levé le siège, pensant que les habitants de la ville disposaient encore d’importantes réserves de nourriture. Pour répandre la bonne nouvelle, dame Carcas aurait fait sonné toutes les cloches de la ville. C’est ainsi que serait né le nom de la ville : « Carcas sonne ». Malheureusement cette jolie histoire n’est qu’une légende…
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Entre le XIVe et le XVIIIe siècle, la bastide de Carcassonne développe son industrie drapière, qui en fait une ville prospère. Les hôtels particuliers construits à cette époque témoignent de ce riche passé. Parallèlement, la Cité perd son importance militaire stratégique avec la signature du traité des Pyrénées, qui rattache en 1659 le Roussillon au domaine de France. C’est le début d’un long déclin pour la Cité de Carcassonne. En 1801, St-Nazaire** perd son titre de cathédrale au profit de St-Michel, située dans la vile basse.
Au XIXe siècle, la Cité, alors utilisée comme carrière de pierres, est sauvée de la démolition par l’érudit carcassonnais Jean-Pierre Cros-Mayrevieille. Un gigantesque chantier de restauration est entamé en 1844 sous la direction du célèbre architecte Eugène Viollet-le-Duc. C’est grâce à ces travaux magistraux que plusieurs millions de visiteurs peuvent chaque année admirer le plus bel ensemble médiéval d’Europe.
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